Chronologie

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1921

Naissance

28 février 1921 : Pierre Clostermann naît à 20h45 à Curitiba au Brésil où son père Jacques Clostermann, d’origine alsacienne, est diplomate en mission. Sa mère, Madeleine Carlier, est d’origine lorraine.

Pour en savoir plus :

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1925

Découverte de l'aviation

L’Aéropostale

Dans les premiers mois de 1925, l’Aéropostale effectue les essais de trajets pour l’ouverture de la ligne « Amérique du sud ». A 4 ans, son père l’emmène voir un avion en panne, un Bréguet XIV, sur la plage de Santos (Sao Paulo) où il est émerveillé. Lorsqu’il s’enfuit au bruit de l’essai du moteur, Paul Vachet – l’un des pionniers de la ligne, saute de l’appareil et dit à son père : ne vous inquiétez pas, il ne sera jamais aviateur ! (Vachet citera cette anecdote avec humour dans ses mémoires en 1964). Pierre Clostermann retournera régulièrement admirer ces avions et discuter avec leurs pilotes, il sera même photographié en compagnie d’Henri Guillaumet, Paul Codos et Henri Daillière en 1939.

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1935

Baptême de l'Air

Lac de Biscarosse (Landes)

Durant l’été 1935 Pierre Clostermann est en voyage dans les Landes avec ses parents. Sur place, tout le monde parle d’un nouvel hydravion géant, le Latécoere 521 « Lieutenant de Vaisseau Paris » qui propose des baptêmes de l’air sur le lac de Biscarosse. C’est l’occasion rêvée ! Pierre Clostermann a 14 ans, il fait son baptême de l’air.

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1937

Brevets de pilotage

Aérodrome de Manguinhos (Brésil)

Inscrit dès son retour par ses parents à l’aérodrome de Manguinhos au Brésil, il passe ses brevets d’abord sur Bücker puis en voltige sur Tiger Moth. Pour payer ses heures de vol, il tient une rubrique avions dans Aeronautics, Aerodigest, Correio da Manha et La Prensa. Pendant la guerre d’Espagne, il envoie un article, sous un pseudonyme, à un grand quotidien brésilien où il réfute les prétendues supériorité de l’aviation italienne et faiblesse des avions russes.

Il obtient son brevet à 16 ans en même temps qu’un triple baccalauréat  Latin-Langues, Math-élem et Philosophie.

Ironie de l’Histoire, son instructeur en voltige est Karl Benitz, un allemand qui sera abattu en 1943 sur le front russe à bord d’un Messerschmitt 109.

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1937-1940

Ingénieur aéronautique

Ryan School, California Technical Institute

Devant attendre ses vingt ans révolus pour se présenter au concours de l’école de l’Air, il obtient une bourse à la Ryan School (collège aéronautique du Caltech), ce Polytechnique américain situé près de la base navale de San Diego. Il a entre autres pour professeur de structure aérodynamique, Donald Hall, l’ingénieur qui a dessiné le Spirit of Saint Louis de Charles Lindbergh.

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1939

Le HL 2

Un avion construit à 18 ans

Financé par le directeur du Correio da Manha, Pierre Clostermann achève la construction d’un avion dessiné pendant ses vacances, issu de ses études sur l’aérodynamique. C’est un monoplan biplace propulsé par un moteur Franklin de 137 chevaux qu’il songe utiliser pour un tour d’Amérique du Sud.

Pour en savoir plus :

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1942

L'Appel du 18 juin 1940

1940-1942, l’attente

Choqué par l’effondrement prévisible de la France en 1940, Pierre Clostermann doit attendre l’âge requis pour pouvoir s’engager.

Encouragé par son père qui est parti rejoindre de Gaulle avec le Général Valin, Pierre Clostermann gagne l’Angleterre en 1942, via la Floride (en DC-3 d’Eastern Airlines), puis le Brésil (en hydravion Sikorsky de la Panam), l’Uruguay et l’Afrique du Sud (à bord du MV Rangitata)

Il s’engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL) le 18 mars 1942 (matricule 30 973) où ses 315 heures de vol lui vaudront d’être promu sergent.

Pour en savoir plus :

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De mars 1942 à novembre 1942

L'Entraînement

De Sywell à Cranwell 

Les premiers tests d’aptitude s’effectuent sur Tiger Moth à Sywell et sur Miles Master à Aston Down : il est noté « Above average » (au-dessus de la moyenne).

Il refuse un poste d’instructeur en Rhodésie et au Canada puis est sélectionné pour les 8 mois de cours d’élève-officier au RAF College de Cranwell durant lesquels il se perfectionne sur Miles Master. Il sort 1er avec une note de 100/100.

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Mars 1942

Jacques Remlinger

Sywell

C’est lors de l’entraînement qu’il rencontre celui qui deviendra son meilleur ami, Jacques Remlinger.

« Tirant comme un dieu en air-sol, Jacques est un des hommes les plus courageux que j’ai connus » (Pierre Clostermann)

Jacques Remlinger assurera à partir de 1943 l’escorte rapprochée des Forteresses Volantes.

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Novembre 1942

Entraînement à l'OTU 61

Redan (Pays de Galles)

En Novembre 1942, Pierre Clostermann est affecté à l’Operational Training Unit 61 de Rednal (Pays de Galles). Il effectue son baptême sur Spitfire (matricule TO-S).

Il y retrouve Jacques Remlinger.

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22 janvier 1943

Le 341 RAF squadron

Turnhouse (Ecosse) puis Beggin Hill

Le 22 janvier 1943, il est affecté au 341 RAF (French Squadron) ‘Alsace’ (Groupe de Chasse III/2 Alsace) composé uniquement de Français Libres et commandé par René Mouchotte. Le groupe est d’abord basé à Turnhouse puis à Biggin-Hill près de Londres. Pierre Clostermann est affecté au ‘A flight’ de Christian Martell puis est promu sergent-chef pilote à la mi-juin 1943.

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Mars 1943

Le Supermarine Spitfire

Le rêve d’un ingénieur, le cauchemar d’un constructeur et le plaisir d’un pilote

Pierre Clostermann dira qu’il fut dessiné par un poète, Sir Reginald Mitchell. Le Spitfire n’est pas une réussite industrielle car tout est en courbes ce qui est un non-sens et très difficile à produire. Mais une beauté, une puissance (1170 chevaux) et une souplesse en vol sans comparaison.

Sa première sortie a lieu le 24 mars pour un vol de reconnaissance sur le Spitfire NL-D, la seconde sur alerte avec NL-E, puis une patrouille avec le NL-B qui lui sera finalement attribué.

Le 12 mai 43, Pierre Clostermann est abattu au-dessus de la manche par un Messerschmitt 109. Il se parachute sans dommage.

Pour en savoir plus :

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27 juillet 1943

Premières victoires

Rouen

Le premier avion allemand qui lui est accordé est un Messerschmitt 109 « endommagé » le 17 mai 1943 lors d’un « sweep » sur Rouen dans le cadre du « Circus 299 ».

Trouville

Le 27 juillet 1943 : deux premières victoires homologuées en combat aérien sur des Focke-Wulf 190 du JG2 à 18h40 au dessus de Trouville en Normandie.

Le 27 août 1943 est une victoire très amère. Pierre Clostermann prit trop de vitesse lors du piqué vers une formation ennemi et se retrouve seul encerclé par des avions allemands qui tournent mieux et plus rapidement à basse altitude que les Spitfires. Il parvient à s’en sortir en détruisant un Focke-Wulf 190 (3ième victoire confirmée) mais son partenaire, le commandant René Mouchotte (photographie ci-contre) ne reviendra pas de ce combat.

Le 26 septembre 1943 il endommage un Messerschmitt 109 lors de sa dernière mission au Groupe Alsace pour un calibrage de radars. Il aura effectué 176 missions au sein du groupe.

Pour en savoir plus :

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28 septembre 1943

Le 602 RAF Squadron

Le 28 septembre 1943, il est affecté au Squadron 602 ‘City of Glasgow’ où il retrouve son ami Jacques Remlinger. On lui attribue un nouveau Spitfire immatriculé LO-D. Mais c’est sur le LO-Q qu’il revendique un Focke-Wulf 190 endommagé le 16 octobre 1943 lors d’une reconnaissance météo sur Blankenberge (Ostende)

Le 7 janvier 1944, lors du Ramrod 433 – une mission de protection de forteresses volantes,  il attaque seul au-dessus d’Abbeville une formation de 3 Focke-Wulf 190 et endommage l’un d’entre eux à bord du Spitfire LO-K.

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De mars 1944 à juin 1944

Vers le D-Day

L’escadron part au repos dans les îles Orcades et Clostermann y effectue un atterrissage train rentré le 7 mars sur le vieux Spitfire  LO-D.

Le 12 mars 1944, l’unité retourne à Detling pour un stage de 3 semaines sur le bombardement en piqué en vue de l’attaque des bases de V-1.

En juin sur le front de Normandie, Pierre Clostermann abat 3 à 5 Focke-Wulf 190 et met en feu 3 véhicules ennemis dont 2 camions citernes.

Le 11 juin 1944, pour la première fois depuis le début de la guerre, Pierre Clostermann se pose en France sur le terrain de Bazenville (B2).

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Le 26 juin 1944

Le club des As

Le 15 juin Clostermann et Remlinger mitraillent le terrain de Saint-André de l’Eure et Clostermann revendique un Bf 109 à bord d’un Spitfire MK611.

Le 26 juin 1944, Clostermann à bord d’un MK250 s’octroie une victoire ‘probable’ sur un Bf 109 G et une dixième sûre sur un FW 190 ce qui lui permet de rentrer dans le club des « as ».

Le 29 juin, il abat un FW 190 à bord du LO-D et le lendemain un Bf 109 ‘probable’.

Le 2 juillet sur alerte à bord d’un MJ305, il revendique un FW 190 ‘sûr’, un ‘probable’ et trois ‘endommagés’.

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6 juillet 1944

La Distinguished Flying Cross

Le 6 juillet 1944, Pierre Clostermann se voit accordé la Distinguished Flying Cross (DFC) pour avoir obtenu 11 victoires confirmées sur Spitfire.

Le 7 juillet 1944, après l’équivalent de deux tours d’opérations sur près de 600 jours, il est envoyé au repos en Angleterre. A la demande de Charles de Gaulle, il est inscrit sur la liste des pilotes des FAFL que le Général veut empêcher de retourner au combat.

Après sa permission, en septembre 1944, Pierre Clostermann part suivre les cours de la Central Gunnery School de Catfoss.

Pour en savoir plus :

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17 février 1945

Réintégration volontaire

Promu sous-lieutenant, Pierre Clostermann est affecté à l’Etat-major des Forces aériennes françaises en Grande-Bretagne à la mi-septembre 1944.

Janvier 1945 : après quelques mois passés au service de presse des Forces Aériennes Françaises Libres à Londres (en compagnie de l’écrivain Romain Gary), Pierre Clostermann demande sa réintégration dans une unité opérationnelle.

Après un entraînement sur Typhoon et Hawker Tempest à l’OTU 55 d’Aston Down (photographie ci-contre) il est affecté le 17 février 1945 comme Flight Lieutenant au 122 Wing basée à Volkel (Hollande). Ce même jour, il effectue son premier vol sur le Tempest Mk V immatriculé JJ-B .

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14 janvier 1945

L'absurdité de la guerre

Pendant ce temps là, le 14 janvier 1945, Bruno Klostermann – un cousin allemand éloigné de Pierre Clostermann est abattu aux commandes de son Messerschmitt 109.

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Mars 1945

Le 56 RAF Squadron

Le 17 mars 1945, ‘Cloclo’ est transféré au 56 RAF Squadron.

Le 28 mars, il revendique un Fieseler Storch au sol au sud de Munster sur le NV970 « US-O ».

Le 24 mars 1945, Pierre Clostermann est touché par la flak et doit se poser sur le ventre.

Le 2 avril 1945, il effectue à bord du Tempest NV968 « US-G » sa dix-septième mission de guerre ; il revendique une victoire sur un FW 190 D-9.

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Avril 1945

Sur Hawker Tempest

Le premier français à commander un RAF Squadron

Le 5 avril, il endommage deux autres FW 190 à bord du Tempest US-W.

Le 8 avril 1945, Pierre Clostermann est affecté au groupe de chasse 3. Il pilote un Tempest immatriculé JF-E (qu’il baptise ‘Le Grand Charles’) et commande le « A » flight.

Le 20 avril, il abat à son bord deux FW 190.

Le 27 avril 1945, Pierre Clostermann est nommé commandant du 122 RAF Squadron. C’est le premier français à commander une escadre anglaise.

Pour en savoir plus :

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3 mai 1945

L'apothéose

Pierre Clostermann se distingue tout particulièrement le 3 mai 1945 où, à la tête de la 122e Escadre de la RAF, il attaque la base aéronavale de Grossembrode au Danemark, malgré la couverture de 200 chasseurs allemands.

Il abat personnellement un Junker 252 qui vient de décoller, puis 2 Dornier au-dessus du détroit de Fenhmarn. Au cours d’une nouvelle passe de mitraillage, il endommage gravement au sol 2 Arados 232 et 2 Blom et Vhoss au mouillage. Il participe ensuite à la destruction en combat aérien d’un Messerschmitt 109 et d’un FW 190.

Durant cette action, 14 chasseurs ennemis sont descendus pour une perte de 10 de ses coéquipiers.

Le lendemain, lors d’une opération sur la base aéronavale de Schleswig, Clostermann détruit seul 2 Dornier 18 au mouillage et 2 vedettes lance-torpilles.

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Octobre 1945

'Premier chasseur de France'

Palmarès

Pierre Clostermann est démobilisé en octobre 1945 avec un palmarès impressionnant : plus de 2 000 heures de vol, dont près de 600 en vol de guerre, homologuant 33 victoires aériennes et 5 probables.

Il a de plus détruit au cours d’assauts en vol rasant, 225 camions, 72 locomotives, 5 tanks, 2 vedettes lance-torpilles, un sous-marin de 500 tonnes en coopération et une quantité considérable de matériel ennemi.

Cela lui vaut d’être proclamé à l’ordre du jour par le Général de Gaulle : ‘Premier chasseur de France’.