Pierre Clostermann, industriel (1/2)

Usine au Maroc (Anfa, Casablanca)

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Fig. 1 – Publicité de la société Renaudat Maroc

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Fig. 2 – Villa de Pierre Clostermann à Anfa (Casablanca)

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Fig. 3 – Aux commandes du Broussard avec le prince Moulay Hassan (Photo F. Pottecher)

(Fig. 4, in-texte : profil du Broussard Zoulou-Lima de Pierre Clostermann en Algérie réalisé sur un modèle de Julien Lepelletier)

« Le Maroc, placé sous un traité de protectorat établissant avec la France des relations très différentes de celles entretenues avec l’Algérie ou la Tunisie, avait toujours connu un véritable système politique, des Almoravides au XIIIe siècle jusqu’aux Alaouites d’aujourd’hui. Mohamed Ibn Youssef – sultan depuis 1927, était un homme fin, d’exceptionnelle culture islamique, mystique d’un charisme évident et respecté dans tout l’Islam comme chef spirituel et temporel du royaume chérifien » (cf. L’Histoire Vécue)

En 1950, déçu par la France qui n’est pas celle qu’il s’était imaginé pendant la guerre, Pierre Clostermann décide de s’installer au Maroc avec sa famille. Il construit une maison à Anfa (Casablanca) ainsi qu’une usine de charpentes métalliques avec l’aide de son beau père Marcel Renaudat et de son oncle Robert Aubry, entrepreneur de travaux publics.

Marcel Renaudat, industriel, possédait à Reims une importante entreprise qui deviendra la maison mère de cette filiale baptisée Renaudat Maroc et dont le siège sera situé à Aïn Sbaa sur la route de Rabat. Depuis la construction d’entrepôts à Casablanca, Renaudat Maroc exportera son savoir-faire dans le reste du continent africain.

Ainsi naîtrons les ateliers de réparation de locomotives de Lourenço Marques, le téléphérique du Zat d’Aguelmous à Talatast, les hangars à B-52 de la base américaine de Nouasseur, des pylônes pour les lignes à haute tension au Sénégal et en Angola et de nombreux silos à arachide, portiques ou ponts roulants.

C’est durant cette période qu’il se lie d’amitié avec Moulay Hassan, fils du sultan dont il admirait l’étonnante culture et la rigueur du raisonnement. Défendant les intérêts du sultan, fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle, Clostermann s’opposera avec vigueur à la police française et au maréchal Juin qui manipulaient les mouvements contre-terroristes afin de destituer la monarchie. Ses positions lui valurent l’explosion d’une bombe dans sa villa à Anfa en 1954, rapidement suivie de deux autres tentatives d’attentat avortées.

Afin de mettre sa famille en sécurité, Pierre Clostermann revend sa société à Berlier et s’installe définitivement dans la propriété de ses beaux parents à Saint-Thierry près de Reims.

Il y avait obtenu pour son ami et partenaire depuis 1950, l’avionneur Max Holste, un local dans l’usine de Marcel Renaudat afin d’y produire son avion de brousse, le « Broussard » à l’élaboration duquel il avait participé avant d’utiliser sa version « appui-feu » en Algérie (Pour en savoir plus, lire l’article de Paris Match : Le héros du Grand Cirque dans le ciel d’Algérie.

Dès lors put s’amorcer la passionnante aventure de Reims Aviation qu’il considérait comme sa plus belle réussite.